mercredi 10 septembre 2008

Mind The Gap.

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Je m'excuse de l'aspect plus qu'indigeste de cet article (rien ne vous force à le lire d'ailleurs, c'est vraiment trop long), mais j'ai à peine eu le temps d'y coller trois photos histoire de le rendre plus attrayant, et comme je n'ai que trop retardé sa parution... L'ajout de liens vers d'autres images est cependant pour bientôt (edit : en fait ça n'arrivera jamais, si vous voulez voir mes autres photos -ce dont je ne doute pas-, elles sont sur mon facebook -le lien vers ma page est dans la colonne de droite-, mais pour cela il vous faudra m'ajouter comme amie, à vos risques et périls !).
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Mercredi 27 : dans les alentours de 10h et demie, je quitte Montpellier par les airs, au son de Space Oddity, le coeur en joie. J'ai adoré prendre l'avion, qui offre des vues aériennes parfois superbes. Nous arrivons à l'aéroport , moi, mes parents, mes deux cousins de 20 et 14ans et leurs parents, vers midi. Nous prenons le bus pour ralier Londres, je m'endors (levée tôt) jusqu'à ce que ma mère, à ma demande, me réveille lorsque nous entrons en ville. J'émerge doucement et là, soudainement, en quelques secondes, le Tower Bride, la Tour de Londres et un bus à deux étages défilent devant moi. C'est trop de bonheur, je ne sais pas trop pourquoi, mais des larmes de joie me montent aux yeux. Je n'aurai pas cru que revoir Londres me ferait tant plaisir, et pourtant. Arrivés à Victoria Station, nous nous dirigeons vers un McDo et je commande à manger pour tout le monde (étant quaisment la seule à parler Anglais) et nous nous attablons. Je suis déjà en plein rêve, je regarde partout, émerveillée, ne voulant pas en perdre une miette. Je m'empresse d'acheter le NME (avec Zack de la Rocha en couv') et nous tentons de ralier l'hôtel. Pendant des heures en fait, à tourner en rond, à demander le chemin toutes les deux minutes... Durant notre interminable recherche, un passant nous accoste mon père et moi, nous demandant si nous somes Français, d'où nous venons (en l'occurence, du Sud), parce que sa copine est Française et qu'il veut la rejoindre à Paris... On rigole, étonnés de voir avec quel naturel il nous aborde et s'en va à la bifurcation suivante. Un autre monde, quand on est habitués à l'étroitesse d'esprit d'un village de pêcheurs. Bref, nous trouvons finalement fichu hôtel autour duquel nous avons tourné tout l'après-midi. Très bien situé par ailleurs : sur High Holborn, près de Covent Garden et Oxford Street. Une fois reposés nous ressortons, l'occasion de prendre un bus à deux étages pour la première fois (magique de se mettre au premier rend à l'étage), et de voir Big Ben, Westminster et le London Eye de nuit. Des musiciens jouent sous un pont, une sorte de free jazz totalement envoûtant avec des moyens pour le moins limités... Je suis sur un nuage, l'impression d'être vraiment au paradis s'installe, j'essaye de relativiser, de me dire que j'idéalise, mais pas moyen. Je me sens chez moi, là où je devrai toujours être.
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Jeudi 28 : dès le matin, nous nous rendons à Piccadilly Circus à pieds afin d'aller chercher nos London Pass (oui c'est un truc de touriste), qui nous donne droit à de nombreuses visites et aux transports gratuits. Cette longue balade nous permet de parcourir Oxford et Regent Street. Envie de s'arrêter toutes les deux minutes pour faire les magasins, entre H&M, Topshop, American Apparel et HMV Records, ce fut dur de résister ! Nous mangeons dans le St Jame's Park, puis direction Westminster et la Jewel Tower (par ailleurs particulièrement inninteressante). L'après-midi nous verrons Buckingham Palace (mais pas la relève de la garde, enfin un piège à touriste évité !), Tower Bridge et le HMS Belfast (chiant à mourir ça). Vous devez avoir l'impression que je râle tout le temps (et ce n'est pas tout à fait faux) parce que je n'avais pas les pleins pouvoirs en ce qui conernait les visites, mais je me plains plus que de raison : j'ai eu mon mot à dire ! La preuve, le soir venu, direction la station la plus proche de Rough Trade East, il est temps de s'y rendre dans l'espoir d'assister à l'instore des Mystery Jets. Evidemment la sortie ne se trouve pas devant le magasin, et là ça se complique, heureusement que les sympathiques anglais (qui ne semblent pas du tout détester les français contrairement à ce que veulent les préjugés) sont toujours prêts à nous aider. Sur les conseils d'une charmante passante donc, nous nous dirigeons vers Osborn Street (peu rassurante dans le genre) qui mène à Brick Lane, où se trouve le magasin. Après un détour et encore trop de pas pour nos pauvres pieds affaiblis, nous y arrivons. Impossible de se tromper, une longue file de jeunes british chevelus en slims et wayfarer se tient là, il n'y a plus qu'à faire la queue. Un d'un me bouscule accidentellement et son pote me dit, hilare : "sorry, he's got trouble with his sexuality", fou rire commun. Ils sont sympas, on papote (comme on peut, en ce qui me conerne), et la file avance vite. Seulement je sens la merde venir. Arrivée à l'entrée j'ouvre mon sac, je m'apprête à pénétrer enfin dans le magasin quand le vigile m'arrête : je n'ai pas ce putain de bracelet en papier merdeux qu'il faut apparemment détenir pour entrer. Malgré mes efforts et ceux des sympathiques anglais qui, à ce que j'ai compris, ont monté un énorme mensonge comme quoi je venais exprès de France pour le concert, pas moyen d'entrer. Je me résous donc à repartir, le coeur lourd, me disant que si près du but, c'est vraiment trop con.
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Vendredi 29 : le lendemain matin, on attaque par la Cathédrale St Paul, puis la Tour de Londres et son interminable visite de la White Tower. Nous mangeons ensuite devant le magnifique Tower Bridge, certainement ce que j'ai trouvé de plus beau, (j'étais subjuguée et j'ai du en faire plus de 50 photos) avant de faire une croisière sur la Tamise (encore un truc de touriste contre ma volonté, mais que faire ?). Ensuite, direction Harrods, où l'architecture du lieu, la beauté des vitrines et la diversité des articles exposés m'ont fasciné. Un abominable remix du Golden Skans des Klaxons sera diffusé, mais je préfère oublier, tout comme les prix exhorbitants ainsi que les sacs Chloé et les chaussures de rêve qui se courraient après. J'y ai également découvert la campagne de Burberry, dont la nouvelle égérie est Sam Riley, autrement dit un régal occulaire. Mais à peine rentrés nous ressortons : direction Oxford Street, et pour faire les boutiques cette fois. Passage éclair à H&M (après tout il y en a en France) pour une paire de chaussures et puis je me perds dans le merveilleux Topshop. Des étages à n'en plus finir de fringues rêvées, aussi belles que chères. C'est un vrai plaisir pour les yeux, un peu moins pour le porte-monnaie, c'est pourquoi je n'en rammènerai qu'un haut et un sac. Un vrai sanctuaire de la mode où tout est prévu pour y passer des heures : toilettes, et mêmes vente de boissons/nourriture sont présents dans le magasin ! Un vrai paradis, à l'image de la ville.
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Samedi 30 : ce matin, le choix difficile entre Portobello Road et Camden Market s'impose, et nous finissons par nous rendre sur ce dernier. Je savais que je ne le regretterai pas, le lieu, bien que touristique, est vraiment dépaysant. L'occasion de croiser des punk, des vrais, un magnifique T shirt de David Bowie au prix jugé excessif par ceux qui détenaient le porte-monnaie (des envies de meurtres parfois), des dizaines de fringues qu'on meurre d'envie d'acheter, des façades en relief et bien d'autres choses encore. J'en ramène une paire de lunettes et un chapeau. C'est l'endroit que j'ai trouvé le plus atypique, différent, dépaysant. Ensuite, changement de registre et direction South Kensinghon's Palace, avant de déjeuner dans ses jardins. Petit tour vers Hyde Park (et passage devant la Serpentine Gallery et l'expo de Richard Prince, le genre de moment où l'on regrette de ne pas être seule) avant de se rendre à Covent Garden, tout près de l'hôtel. Un vrai plaisir de revoir le quartier, son ambiance, ses magasins, son animation et son marché bien sûr. J'en ramène un grand drapeau de l'Union Jack. Et puis je me met en quête de Neal's Yard, la ruelle qui, d'après internet, abrite de Rough Trade de Covent Garden. Je demande mon chemin dans un commerce (pour changer un peu), et tombe sur un Italien, qui explique du coup à mon père, avant de carrément sortir du magasin en me disant de le suivre et de me mener lui-même à Neal's Yard. Qu'on ose encore me dire que les Anglais ne sont pas sympathiques ! Le temple de la Musique indé est censé se trouver au numéro 16, sauf que j'y vois un magasin de skate. Desespérée, je rentre, demande des expliquations au vendeur qui, désolé, m'annonce qu'il ont déménagé à... Brick Lane. J'enrage, je suis décidemment maudite avec ce magasin. Qu'importe, à mon prochain voyage, ce sera ma première destination. Heureusement, j'ai eu la présence d'esprit de me rendre à HMV Records avant, au cas où. Mais j'oublie vite, je profite de mes derniers instants dans cette ville à laquelle je suis plus attachée que jamais. On reprend le metro (qui fut quasiment notre seul moyen de transport), même là je me régale de naviguer entre les lignes, de lire mon plan, de regarder les pubs, de lire les tabloïds qui traine sur les sièges (j'en ai même ramené un dans lequel il y avait un petit encadré sur Carl Barât -desormais affiché dans ma chambre, oui je suis folle-). Et surtout d'y écouter les musiciens reprendrent au hasard, All Along The Watchtower d'Hendrix ou encore Here Comes The Sun... Aaaah. Comme tous les soirs, à peine rentrée à l'hôtel je n'ai qu'une envie : en ressortir. Malheureusement tout le monde est HS et le temps se fait long, postée devant la fenêtre, à regarder les taxis et les bus passer... Un dernier tour dans Oxford Street qui me fend le coeur et il est déjà l'heure d'aller se coucher pour se relever à 1h30, avion oblige.
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Dimanche 31 : le taxi nous attend devant l'hôtel et je ne décolle pas mes yeux de la fenêtre... A la Victoria Station, le bus pour l'aéroport est là et je sais que je vois Big Ben, le Tower Bridge, le London Eye et la Tamise pour la dernière fois. J'ai tout simplement envie de retourner en France comme de me pendre. Mais il le faut et c'est Pink Floyd qui accompagnera cette fois mon retour, pendant lequel je dors les trois quart du temps (vol de nuit oblige). Le goût est amer à l'arrivée et je ne me sens vraiment plus chez moi. La nostalgie post-London reste pendant plusieurs jours et perdure encore un peu à cette heure...